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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.

1806.

STANCES MAROTIQUES À MON ESPRIT.[1]


Non, mon esprit, vous n’êtes sot,
Mais onc ne fûtes philosophe :
Point n’est sagesse votre lot ;
Pourtant ne manquez pas d’étoffe.

Point trop mal vous dites le mot ;
Assez bien raillez sans déplaire ;
Or un sot ne le pourrait faire ;
Non, mon esprit, vous n’êtes sot.

Mais flatter ne fut mon métier ;
Partant souffrez cette apostrophe ;
Bien êtes un peu singulier ;
Mais onc ne fûtes philosophe.

Triste, gai, libertin, dévot,
Sans fin variez votre assiette,
Et donc à bon droit je répète,
Point n’est sagesse votre lot.

  1. En justice pour M. Quesnel nous devons dire que nous apprenons de M. Jacques Viger, que la note de la page 62 est injuste en disant, « qu’on trouve dans ces pièces des licences que l’impression ne souffre pas plus maintenant que les fautes d’orthographe. » M. Viger possède dans ces précieuses notes sur l’histoire et les hommes du Canada, une copie des œuvres de M. Quesnel où ces fautes n’existent pas : les copistes ou les imprimeurs auraient même changé des vers entiers, suivant M. Viger. Nous regrettons de n’avoir pu puiser dans la « Saberdache » de M. Viger. Nous n’en étions pas le maître. D’ailleurs, afin d’éviter tout reproche à ce sujet nous avons dit dans notre prospectus : « Les écrits porteront la date de leur première publication et seront insérés dans le Répertoire sans subir aucun changement. » Les auteurs ou les amis des auteurs nous auraient rendu service en nous informant des erreurs qui ont pu se glisser dans la première publication des pièces littéraires que nous republions. Nous recevrons volontiers toutes les informations que l’on voudra bien nous donner, afin de nous empêcher de commettre involontairement des injustices envers n’importe quel écrivain. À propos nous devons dire aussi que les détails de la note de la page 7 nous ont été fournis par le fils de M. Joseph Quesnel, M. Frédérick Auguste Quesnel, Avocat et Conseil de la Reine, et ci-devant Député du Comté de Kent et du Comté de Montmorency.