Et par toi je relis ce testament divin, |
1816.
L’ART INDÉFINISSABLE.
Comment donc définir le grand art de la guerre ?
Il est partout connu ; partout il est mystère.
Dirai-je que cet art, honorable, odieux,
Sert, en les révoltant, et la terre et les cieux ?
On le loue, on le blâme, on le cherche, on l’évite :
Enfin c’est un fléau qu’on craint et qu’on mérite.
Les guerriers sont, dit-on, aussi sages que foux,
Modestes comme fiers, et moins cruels que doux :
Ce sont des vérités qui passent pour des fables,
L’art et les artisans sont indéfinissables.
Tel qui brave la mort est un homme d’honneur ;
Tel qui la donne montre et de l’âme et du cœur :
C’est la loi qui l’ordonne, et la loi la plus dure
Fait taire, en combattant, la loi de la nature.
On estime sa vie, on la livre au plus fort ;
On admire un rival, on lui donne la mort.