Page:Réponse de l'Eglise orthodoxe d'Orient à l'encyclique du pape Pie IX, 1850.djvu/6

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en désaccord, au sujet de la doctrine et de l’autorité sacrée, non-seulement avec les Églises d’Occident, mais aussi entre eux-mêmes.




RÉPONSE.


L’Église d’Orient, ses pasteurs et tous les chrétiens orthodoxes remercient Pie IX de la sollicitude avec laquelle il désire faire rentrer au bercail les brebis égarées. C’est même un saint devoir, imposé à Son Éminence, que d’y rappeler les milliers d’hommes qui se sont séparés de Rome, et ont rompu l’union qui existait avec elle. Mais pour ce qui concerne les orthodoxes d’Orient, son zèle est entièrement déplacé. Car il connaît bien lui-même l’ancienne union par laquelle, pendant huit siècles consécutifs, les deux sœurs ont été liées par le même esprit et par la même profession de foi. Il n’ignore pas non plus les causes non pas futiles, mais graves (parce qu’il s’agissait alors d’un dogme divin), par suite desquelles l’Église d’Occident, persistant dans ses innovations, a brisé le nœud sacré qui la liait à l’Église d’Orient, tandis que celle-ci n’a rien changé à ses institutions primitives, ni avant, ni après le changement de ses circonstances politiques (car c’était là une disposition providentielle). Elle conserve inaltérée son ancienne physionomie : le clergé remplit les devoirs commandés par chacun de ses grades ; partout se célèbrent les sacrements divins ; en un mot, l’Église d’Orient a conservé et conserve fermement inaltérés, et dans leur pureté première, tous les dogmes qu’elle a acceptés des apôtres eux-mêmes et des saints Pères divinement inspirés ; elle n’a ajouté aucune innovation à ses