Je ne me-ſens plus ſi-preſſé du desir de retrouver Edmée ; m.lle Manon me-paraît moins. jolie ; les Femmes de nos cantons me-ſemblent moins que rién ; toutes les grâces ét les attraits ſont avec Colette-C★★.
Adieu, cher Pierre : tu ne fus jamais ſi tendrement aimé de
26 ſeptemb.
Je te-fais reponſe à-la-hâte, mon cher Frère :
Et je te-dirai premièrement, Que je t’avais-toujours-bién-dit,
que ta Tiénnette ne valait
pas ce que j’ai-trouvé hier ; ét que je ſuis-charmé
que tu n’ayes-pas-êtê bién-ſûr de ce
que tu crayais avoir-vu de la m.lle Manon : ét
je ne ſaurais te cacher, que je fuis-ſurpris que
tu ailles tant louanger m.me Parangon, qui eſt
femme ; c’eſt tout ce que je te paſſérais ſi elle
était fille, ou-bién veuve ; il n’y-a rién-là pour
toi, entens-tu, mon Edmond ? ér je ne te conſeille
pas de t’aler tant mettre ſon merite dans
la tête ; c’eſt à ſon Mari à ſ’occuper de ça y
ét ſi il ne le voit pas, tantpis pour lui. Je te
dirai encore, qu’il me-paraît que tu es unpeu
girouette en-amitié ; aujourd’hui Celle-ci, demain
Celle-là ; ét que ton humeur change tant-fait-peu.
Mais je ſuis-pourtant-bién-charmé
que tu te-faſſes à la Ville, ét je crais même que
tu ne t’y-feras que trop ; ét comme tu es pour
y-vivre, il vaut mieux que tu l’aimes, que de