Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/122

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Confidente, motus. J’inſtruirai vos Parens ; écrivez-leur de votre côté.

Nous-nous-ſommes-alors-trouvés à la porte, M.me Parangon ét Tiénnette lisaient en-attendant le Maître-de-la-maison. Sans qu’on nous queſtionnât, m.r Parangon a-dit, que nous venions d’un autre endrait : il a-menti à ſa Femme. Mon Pierre, quoique je ſache à-present qu’elle n’eſt pas auſſi-portee pour moi que je le crayais, je n’ai-pu m’empêcher de me-dire interieurement : :: Peut-on mentir à une Femme ſi-aimable ! je ne veus jamais avoir de ſecrets pour la miénne…

Oui, me voilà decidé ; m.lle Manon eſt ce qu’il me-faut. Parle-s-en à nos chèrs Père ét Mère, ét fais-leur-entendre, qu’il n’y-a plus rién qui les doive empêcher d’envoyer Urſule à la Ville. M.lle Manon l’aura-biéntôt-mise aufait des usages ét des modes ; elles ſeront amies ; Urſule menagera ma Maitreſſe, ét notre union en-ſera plus-ſûre. Nous pourrions bién-être-mariés à-peu-près dans le même temps, chèr Ainé. Je t’embraſſe bién-tendremenrt.

P.-ſ. Le p. D’Arras m’a-hièr-fait-faire la connaiſſance d’un bién-reſpectable Homme, le Gardién de ſon Couvent, qui m’a-pris en-amitié, ſur la recommandation du Jeune-Père. Ils m’ont-mené tousdeux chés m.r le Lieutenantgeneral, où j’ai-vu de ſuperbes tableaus, ét de très-jolies-Femmes ; entr’autres une d.lle Baron, qui a-paru faire-attention à moi : Tu vois que le p. D’Arras effectue ſa promeſſe de me-produire.