12 octobre.
10 h. du matin.
Urſule eſt-arrivée ici, mon Ami, à dix heures
du matin. Au plaisir que j’ai-reſſenti en-l’embraſſant,
il ne manquait que ta presence,
Pourquoi donc n’eſt-ce pas toi qui l’as-amenée ?
Je m’attendais à te voir à Saintbris, ét
j’alais partir pour m’y-rendre, quand Urſule ét
Bertrand ſont-entrés. J’ai-été-ſurpris que nos
ſages Père ét Mère ayent-mis-en-route ſeuls
deux Enfans ! ſi des Malintentionnés les
avaient-attaqués dans le bois de la Fâe[1],
quelle defenſe auraient-ils-eu, au fond de ce
ſombre vallon, où les Hommes mêmes ne
paſſent jamais ſans terreur ? Mais ils ſont-arrivés
ſains-ét-ſaufs, dieu-merci. M.me Parangon
était ſeule dans le ſalon ; c’eſt elle qui
les a-reçus. Notre Urſule s’eſt-approchée
en-rougiſſant, ét elle a-demandeé ſon Frère,
ſans me-nommer. L’’aimable Dame à laquelle
elle ſ’adreſſait, n’a-pas-voulu jouir de
ſon embarras ; certains traits qui nous ſont-communs,
ét qu’elle a-remarqgués dans ma
- ↑ Ou de la fée, endrait à une lieue de Saint-Bris, tranquil, très-recueilli, ét propre à-rêver, avant qu’un Aſſacin l’enſanglantât en-1772.