Aller au contenu

Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoir-prevenus[1], ont-ſuſpendu la ceremonie ; ils ſe-ſont-éloignés, laiſſant le feſtin preparé, le contrat ſigné, ainſi que les regîtres-de-Paroiſſe ; le p. D’Arras, toujours prevoyant, ayant-engajé le Redadteur à tenir l’acte prêt, afin qu’on ne reſtât pas ſi-longtemps à l’église, vu qu’il était-deja-tard. En-une heure, toute cette nombreuse Aſſemblée ſ’eſt-diſſipée comme un nuage leger ; ét ton Frère ſ’eſt-trouvé ſeul avec Manon… La prudence abandonne quelquefois les Plus-ſages… Mais j’en-dis trop. N’as-tu-pas-vu ſouvent aux jours du printemps ou d’automne, le Ciel couvert de nuées volantes ? tantôt elles ſ’écartent, ét laiſſent percer la brillante lumière du ſoleil ; tantôt, elles voilent l’image du plus-beaujour, ét l’on ſe-crait au triſte decembre. tel eſt depuis quelques jours l’état de mon cœur.

Adieu, mon ami. M.me Parangon attend Urſule, ét l’attend cette ſemaine : que je te doive la ſatiſfaction de les voir reünies.


34.me) (Manon, au p. D’Arras.

[Elle paraît changée.]

1750.
1 novemb.


Mon Mari écrit à ſon Frère-aîné, dans la vue de preparer de-loin un aveu neceſſaire : comme vous l’avez-conſeillé, J’ai maintenant une grâce à vous demander, après neanmoins vous avoir-temoigné la reconnaiſſance

  1. Il ne ſ’agiſſait que de l’incendie d’un petit appent plein de paille, causé par l’imprudence d’un Garſon decharrue, qui y-avait-été le matin avantjour avec une lampe.