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Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/231

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avec cet Homme-là ! car en verité il eſt-impoſible qu’on l’aime ; il a des ïeus, des façons… Auſſi ſa Famme ne l’aime-t-elle guère, ét je ſerais tout-comme elle, ſi j’étais à ſa place ; depuis ce qu’il m’a-fait, je ne ſaurais plus le ſentir

Comme je babille ! Adieu, ét à te voir, petite Sœur ! Je ne montrerai cette Lettre à Perſone d’ici ; c’eſt bon pour d’autres, où je n’aurai-pas-été fi-ſincere. Ta bién-bonne-amie, ét Sœur

Urſule R★★.

Mes Enfans, vous voyez comme cette pauvre Sœur commence d’être legère, ét comme ſa tête eſt-deja-remplie de mondanités ! Helas ! c’eſt ainſi que la perverſion commence toujours à la Ville ! excusable d’abord, à ce qu’on crait ; mais alant couramment au dernier periode ! Puiſſent ces Lettres vous preserver !


44.me) (Edmond, à ſes Père ét Mère.

[Lettre de bonne-année, ét d’hipocrisie, tournée de façon à nous donner les premiers ſoupçons de ſon mariage-clandeſtin.]

1751.


Mon trèschèr ét trèshonoré Père, ét ma trèschère ét trèshonorée Mère :

Je m’acquitte, au commencement de cette année, d’un devoir qu’il m’eſt bién-agreabie de remplir, puiſqu’il ſ’agit de vous ſouhaiter un bonheur qui retombe ſur nous, Puiſſiez-vous, trèschèr Pêre ét trèschère Mère, paſſer tous les jours de l’année où nous alons-entrer, ; comme le moment où votre Fils vous écrit ! ét puiſſe votre ſatiſfaction resulter pacticulièrement de la bonne-conduite de vos Enfans.