Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/241

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Elle ſ’en-retourne dans trois jours ; j’aurais le temps de me repentir de ma ſcelerateſſe ! car la noce paſſée, où la joindre ?… Le ſecret, mon Ami ! c’eſt une confeſſion que je fais à ta Reverence, entens-tu bién ?


47.me) (Le Même, au Même.

[Melange de bién ét de mal ; mais ce dernier l’emporte.]

1751, 30 janvier.


Huit jours ſans m’écrire ! es-tu-malade, mort, enſeveli, enterré ? oubién la petite Cousine[1]… Mafoi, autant vaut, mon Papa : la petite Cousine m’a-preſqu’aneanti. Je l’aime, je l’adore, j’en-ſuis-fou, je ne pouvais la quitter : je l’ai-retenue juſqu’à ce moment. Ce qui te-paraitra ſingulier, c’eſt que mon goût pour elle ayant-percé, la vertueuse m.me Parangon ſ’eft-fait un devoir de le proteger ; l’on dirait que tout Objet eſt bon, pourvu qu’il m’arrache à ſa Cousine. Enfin, je pers aujourd hui tous mes plaisìrs ; Laurette part : mais nous-reſtons encore ici huit-jours ; m.me Parangon le veut.

Rién n’a-donc-pu ralentir le zèle de ma Bellemère ét de ma Belleſœur ! elles ont-pris le voile. En-ſondant mon cœur, je trouve que j’en-ſuis-fâché ; ſi je te ſoupçgonnais de les avoir ſollicitées, je t’en-voudrais,… comme on peut en-vouloir à un Ami trop-chaud. Ma

  1. Ces mots icaliqs ſont d’une Lettre du Père à Edmond, qui ne ſ’eſt-pas-retrouvée, par la raison qu’on Verra dans la 65.me (L’Éditeur.