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Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/286

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l’âme vers le Bondieu ! ſoignez-bién cette belle ét grâcieuse image, qu’il a-mise dans votre agreable tête, pour la faire-ſervir à ſa gloire, ét au bonheur d’Un de ſes Enfans, qu’il vous garde en-ſa toute-bonté : car il ſe complaît dans un ſi-joli Chefd’œuvre de ſes divines mains-. Et il vous donna ſa benediction, que Dieu veuille ratifier. Vous étiez un peu brune pourtant, ét ſi vous voyez que n’en-étiez pas moins-agreable. Quant à vos Sœurs, il les loua toutes, ét les reconnut, mais il les loua moins que vous ; ét il voulut bién-faire à moi quelqu’attention, dont je conſerverai toute ma vie le ſouvenir : car il avait-auſſi-connu mon Pére tout-enfant, Et quant à ce qui eſt de votre parure, encore que mon Mari ait-froncé le ſourcil à cet endrait, ſi eſt-ce que je penſe qu’il faut que vous ſayiez comme on eſt à la Ville, ét je crais que mon Mari, votre Frère, n’a-repris, par ſon air, que le ton avec lequel vous en-parlez. Pardon, chère Sœur, ſi je vous parle moimême avec tant de liberté ! mais voila des choses qui ſont moins de moi, que de votre digne Frère, ét même de votre bonne Mère, qui toute-indulgente qu’elle eſt, a pourtant quelques craintes pour vous. Mais à-tout-prendre, dans ce que vous m’écrivez ; nos chèrs Parens ſont-heureus de n’avoir que de ſi-petits ſujets de remontrances ; ét moi, à-part, j’en-felicite leurs bons ét tendres cœurs Quant à ce qui eſt des Partis, c’eſt-là le point important ! ét mon Mari a-encore-froncé là