Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/106

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» en de nouveaux corps qu’il anime, fait jouir et anéantit ensuite par sa disparution, pour se reproduire encore. Il circule, se dégage, et suit dans sa carrière plus subtile, les mêmes lois que l’air vital. De plus, comment expliquer sans lui les impressions du souffle d’un être adoré, les phénomènes de l’amour et de toutes les sensations de plaisir ?… N’aimai-je encore que dans ma pensée ? l’objet aimé ne peut le deviner, l’impression est donc nulle. Mais lui adressé-je une parole de tendresse ? la jouissance naît aussi-tôt chez lui, parce que l’air céleste s’exhalant avec les sons, en proportion de la douceur de l’idée que j’exprime, surabonde en l’auditeur, et l’ennivre de son essence divine. Donné-je un baiser ? le cœur se dilate par le désir ; l’air céleste en