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mes amis allaient être réunis, n’ayant d’ailleurs aucun espoir de voir Kockziusko, je me mis en route à pied avec Edvinski pour aller cacher à Bude, dans un état obscur, mes dernières ressources et mes plus grands malheurs.

J’employai huit jours à faire cette route. Mon cœur se ressère de douleur en pensant aux humiliations cruelles, au mépris que j’eus à souffrir, moins par l’indigence encore, que par l’opinion des habitans. Mon seul nom de Polonaise, et l’idée de mon premier état suffisaient pour attirer sur moi la froideur et l’aversion de ce peuple peu sensible. Le croira-t on ? Courbée sous le faix de mes hardes, donnant le bras à mon enfant, succombant à la fatigue et à la douleur, une femme de vingt-deux ans, qu’on disait belle, ne put obtenir d’un voiturier en lui