Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/31

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prévoyance, nul souci n’empoisonne un repos mérité ! Nous avancions, et chaque fois que la fatigue nous accablait, Petrus recourait à sa dame-jeanne, et moi je regardais mon fils ; la force renaissait et nous marchions de nouveau. A deux heures du matin, un clair de lune éclatant que j’aurais admiré ailleurs, me laissa voir les eaux bouillonneuses du torrent d’Alvina, que le fracas de leurs cascades annonce d’une demi-lieue. Il fallait le franchir, les eaux avaient cru considérablement par la fonte des neiges des hautes montagnes du Krapack. Il y avait du danger à passer. Petrus même, malgré son courage, hésitait ; mais j’étais déterminée. Il attacha donc son cordeau à un saule, sur le bord ou nous étions, et s’élançant de rocher en rocher sur les blocs qui coupent et font soulever