moment, faillit nous trahir par un
éclat de rire, « Réponds à la sentinelle,
dit Ernest au bossu, ou je
te jette dans le torrent ». Un petit
cri rauque parti du fond du sac confirma
la présence du Sergent, et nous
passâmes. Arrivés à l’autre extrémité
du pont, près de la guérite de la
sentinelle Impériale, Ernest déposa
son fardeau au bureau des Douanes
de Gallicie, donna le tout pour de
la contrebande, et nous nous éloignâmes
rapidement. J’ignore ce qu’est
devenu ce Sergent ; mais il est certain,
par son impudence et sa hardiesse
extraordinaires, que s’il n’a
pas été jetté dans le torrent d’Alvina
par les commis du Roi de Hongrie,
il doit avoir joué un grand rôle dans
l’histoire de la scélératesse Russe.
Nous nous vîmes donc à quatre heures du matin sur la route de Pas-