Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
( 37 )


murant entre ses dents des imprécations contre les Polonais. Je prêtai l’oreille avec plus d’attention, et j’entendis M. d’Olnitz, consignant à demi-voix à son Suisse le jeune Pradislas. Ce fut-là la première humiliation que j’éprouvai. Ce ton de supériorité de mon hôte, ces mesures cachées, cet acte de propriété, tout me fit sentir que je n’étais plus chez moi, et je versai la première larme du regret.

Je restai huit jours entiers sans voir Ernest. Je m’en étonnais moins, connaissant la consigne que M. d’Olnitz avait donnée ; mais l’amour est fécond en inventions, en craintes, en ressources ; et toutes ces idées devaient avoir assiégé mon ami. Je m’informai si personne ne m’avait demandée ; je n’obtins que des réponses insignifiantes ; en un mot,