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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/113

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LES CHIENS DE LA RÉVOLUTION

il lui livrait combat, et ne le quittait qu’après l’avoir terrassé.

L’infortunée Marie-Antoinette avait, étant reine encore, un petit chien qu’elle aimait beaucoup, et qui lui était extraordinairement attaché. Quand la malheureuse princesse fut enfermée dans la tour du Temple, le pauvre animal voulut en vain la suivre ; il fut brutalement chassé. Il erra longtemps autour de la prison, cherchant sans cesse à y pénétrer, mais toujours violemment repoussé. Il fut enfin recueilli par une fruitière, qui lui donna à manger, et chercha vainement à l’empêcher d’aller chaque jour rôder près du Temple. Lorsque la veuve de Louis XVI quitta cette prison, le 5 septembre 1793, pour être conduite à la Conciergerie et subir son procès, le fidèle animal accompagna sa maîtresse, et ne voulut point abandonner le voisinage de sa nouvelle demeure. Là encore, il fut recueilli par une pauvre femme qui en prit le plus grand soin. Le matin du 16 octobre, lorsque Marie-Antoinette monta, vêtue de blanc, sur la fatale charrette pour aller à l’échafaud, son chien était absent ; mais le lugubre cortège passa sous les fenêtres de la femme chez qui il demeurait. L’animal, entendant du bruit, s’élança sur le balcon, et, apercevant sa maîtresse chérie, se mit à pousser des hurle-