Aller au contenu

Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
LE CHIEN DE LORD BYRON

dants de Thémistocle et de Périclès, s’est trouvé mêlé à quelques-uns des principaux événements de l’histoire contemporaine, cette enfance se passa au milieu des montagnes de l’Écosse. Il avait déjà ce caractère audacieux et entreprenant dont sont empreintes toutes les phases de sa trop courte existence. Malgré son infirmité (il était boiteux de naissance), il ne passait pas un seul jour sans parcourir en tous sens les rochers de l’agreste Calédonie, pour en admirer de près les antiques et sauvages beautés. Pour l’accompagner dans ses excursions journalières, Georges s’était fait un ami fidèle, un ami qui ne le quittait pas un instant : c’était un chien magnifique et d’une force extraordinaire. Entre l’enfant et l’animal s’était établie une étroite amitié. À Ralph, Byron avait fait construire, sous de frais ombrages, une niche commode et solide où le chien n’avait à redouter ni le froid glacial de ces contrées, ni les ardeurs du soleil lorsqu’il brillait au zénith. À Ralph, c’était Byron qui, tous les matins, allait porter sa ration journalière ; aussi, lorsque la main du jeune enfant glissait, caressante, le long des poils du fier animal, entendait-on aussitôt ce dernier pousser un doux grognement qui indiquait le plaisir. Furieux, terrible à l’approche d’un étranger, il se couchait, la tête entre les pattes, ou bien encore