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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/47

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LE CHEVAL DE MAZEPPA

saillent… ils respirent l’air avec inquiétude, galopent çà et là pendant quelques moments, s’approchent encore, rôdent et tournent de tous côtés. Soudain, guidés par celui qui paraissait le patriarche de la troupe, ils bondissent, s’écartent, jettent l’écume par leurs naseaux et s’éloignent en fuyant vers la forêt, effrayés par instinct à l’aspect d’un homme.

» Ils laissent l’infortuné Mazeppa, loin de tout secours humain. Point d’espoir de délivrance ! Il se croyait condamné à mêler ses cendres à celles du froid cadavre auquel il était attaché. Ses regards obscurcis se portent vers le ciel, et, entre le soleil et lui, il apercoit une bande de corbeaux :

Le nuage d’oiseaux sur lui tourne et s’arrête ;
Maint bec ardent aspire à ronger dans sa tête
Ses yeux brûlés de pleurs.

» Il perdit l’usage de ses sens. »

Lorsque Mazeppa revint à la vie, il était entouré d’une bande de paysans, qui, après avoir brisé ses liens, le transportèrent à la hutte la plus voisine. C’étaient des habitants de l’Ukraine ; le cheval, qui, comme nous l’ayons dit, était de ce pays, y était retourné.

Mazeppa, guéri de ses blessures, resta parmi les Cosaques, et se signala dans plusieurs guerres contre les Tartares. Son courage, la supériorité