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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/57

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PHÉNIX

au milieu de la foule, sans être retenu par la bride ; à franchir les fossés et les barrières, à rapporter comme un chien d’arrêt ; rien ne l’effrayait, pas même les coups de pistolet tirés entre ses deux oreilles. Un soir, sur la route, un chien enragé se lanca sur le cavalier qui montait Phénix ; Phénix vit le danger, se rua lui-même sur le chien, le saisit par le milieu des reins, les lui brisa et préserva ainsi son maître des morsures du terrible animal.

Le fashionable chérissait Phénix, mais des revers de fortune le forcèrent de le mettre en vente. Il fut acheté par un des frères Franconi, qui se rendait à la foire de Guibray. Ce savant écuyer continua et perfectionna l’éducation du cheval. Il lui apprit à se mettre à genoux et à saluer, à ramasser une pièce de six liards dans la poussière, à marquer l’heure d’une montre avec le pied. Tout cela fut pour lui l’étude de quelques jours. Bientot il devint l’ornement du Cirque, je pourrais dire la sentinelle, car il fit, un jour, découvrir l’auteur d’un vol commis dans l’écurie, en montrant au plancher l’endroit par où le coupable avait passé.

En 1814, un colonel francais, témoin de son intelligence et séduit par sa beauté, en fit l’acquisition pour une somme considérable. Il le montait