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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/74

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ANIMAUX HISTORIQUES

d’arriver à notre sujet, c’est-à-dire aux ânes, ce qui n’est pas tout à fait la même chose que les savants.

Laissons raconter l’aventure à un témoin oculaire :

« Voilà qu’un beau jour, on nous flanqua sur le dos pour quatre jours de vivres, avec une ration de poivre à mameluks dans nos gibernes, et en route… nous filions pour la haute Égypte, ni plus ni moins. Il faisait un damné de soleil, qu’on aurait bien demandé deux heures de purgatoire comme rafraichissement. Avec ça que notre colonne formait la plus singulière caravane ! Des femmes, des ânes, des savants, tout l’institut du Caire, chargé de ses lunettes et de ses compas, tout cela béant, braillant, bouillonnant, que ça faisait comme… la marche des Hébreux dans le désert.

» C’était, disait-on, les ruines de Thèbes que ces Messieurs… (je parle des savants) allaient visiter. La division Friant, dont nous faisions partie, était chargée de protéger le convoi. Dans le commencement tout allait assez bien. Ânes, savants et militaires, nous trottions depuis deux ou trois grands jours, sans seulement avoir aperçu la figure ou l’ombre d’un mameluk. Mais patience !…