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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/95

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LES CHIENS DU MONT S.-BERNARD

mont Saint-Bernard, rappelons que, le 17 mai 1800, une armée française, composée de trente-cinq mille hommes, eut l’audace d’en tenter le passage, malgré les immenses difficultés de la route, et qu’elle réussit. Au milieu de cette multitude de soldats qui gravissait à la file au son du tambour et de la musique militaire, on remarquait un homme de petite taille, vêtu d’une redingote grise, armé d’une cravache, et dont toute la contenance annonçait un calme et un sang-froid qu’on aurait pu prendre pour de l’indifférence, si ce n’est que de temps à autre il jetait un regard rapide sur la ligne des soldats, et calculait d’un coup d’œil les progrès de la marche. Cet homme, c’était Bonaparte, le vainqueur de l’Italie, le conquérant de l’Égypte, qui allait jouer ses destinées et celles de la France dans la plaine de Marengo.

À plusieurs siècles d’intervalle, deux grands capitaines ont osé franchir le mont Saint-Bernard. Annibal y perdit la moitié de son armée, et Napoléon n’eut à regretter que dix hommes de la sienne.