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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/97

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LE CHIEN DE MONTARGIS

Vous détestez Aubry de Montdidier, vous lui portez envie ; prenez garde, la haine et la jalousie sont de mauvaises conseillères. Croyez-moi, faites taire votre mauvaise humeur, autrement vous ne recueillerez que le blâme : car, voyez-vous, tous tant que nous sommes, nous aimons, nous estimons Aubry ; tous tant que nous sommes aussi, nous nous réjouissons de ce qui peut lui arriver d’heureux.

— Ainsi toujours pour lui l’éloge, et pour moi toujours le blâme !… Oh ! je me vengera ! murmura tout bas, les lèvres serrées et blanches de colère, le chevalier Macaire, en accompagnant cette sourde menace d’un geste expressif, mais qui ne fut point aperçu. Puis il s’éloigna, tandis que ses compagnons d’armes entouraient et félicitaient son heureux rival qui venait d’arriver.

II

Quelques jours après, un cavalier cheminait gaiement à travers la forêt de Bondy. Sa tête était nue, et à ses côtés pendaient négligemment ses armes, car il ne redoutait aucun danger. D’une main il tenait son casque qu’il avait retiré à cause