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volatilles. Ces canes ſont d’une belle engeance, des poules de la grande engeance.

Eſprende allumer, v. a. Mettre le feu à quelque choſe de combuſtible, allumer la lampe, allumer de la chandelle. On dit, allumer le feu, du feu, pour dire, allumer le bois qui eſt dans le foyer.

Eſprende (s’) s’allumer, v. réc. Du bois qui a bien de la peine à s’allumer.

S’embraſer, v. réc. Prendre feu. Cette matiere s’embraſe facilement.

Eſs’ â quoir di ſe cink ſen, être à cul, être à bout. Façon de parler adverbiales qui ſignifient ne ſavoir plus que devenir, n’avoir plus aucune reſſource : voilà qu’il eſt à cul.

Eſs’ a ſe croſſe être ſur ſes crochets, prov. & fig. Vivre à ſes dépens.

Eſſe ſot le rin on dit, prov. & fig. Être ſur les crochets de quelqu’un, pour dire, vivre aux dépens de quelqu’un.

Eſtal copeau, ſ. m. Éclat, morceau de bois que la hache, la doloire, le rabot ou quelqu’autre inſtrument tranchant font tomber du bois qu’on abat ou qu’on met en œuvre. Gros copeaux, menus copeaux, ce charpentier gâte bien du bois, il fait plus de copeaux que de bonne beſogne.

Eſtal ou hinon d’gorai attel, ſ. m. Terme de charretier. Morceaux de bois chantournés, qui s’élevent au-deſſus des colliers des chevaux de harnois.

Eſtené étourdir, abaſourdir, v. a. Cauſer dans le cerveau quelqu’ébranlement qui ſuſpend en quelque ſorte la fonction des ſens, rompre la tête à force de bruit & de criaillerie, il lui donna ſur la tête un coup de bâton qui l’étourdit, vous m’étourdiſſez avec votre caquet, vous m’étourdiſſez les oreilles.

Étonner, v. a. Il ſignifie fig. ébranler, faire trembler par quelque grande, quelque violente commotion, le branle des cloches a étonné ces maiſons là, qu’il eſt à craindre qu’elles ne tombent, ce coup ne lui a point fait de plaie, mais il lui a étonné le cerveau.

Et de rawette & haïe au bout, façon de parler proverbiale, qui ſignifie quelque choſe par deſſus. Cet emploi lui vaut par an mille francs & haïe au bout.

Eteré enterrer, v. a. Inhumer un corps mort, enfouie, mettre en terre, on l’a enterré avec beaucoup de pompe, quand on a arraché du plant, il faut l’enterrer promptement de peur qu’il ne ſe ſeche.

On dit fig. Qu’il ne faut pas enfouir, enterrer le talent que Dieu nous a donné, & abſolument qu’il ne faut pas enfouir le talent, pour dire, qu’il ne faut pas laiſſer inutile le talent qu’il a plu à Dieu de nous donner.

Eteré (s’) ſe terrer, v. réc. Il ne ſe dit au propre que de certains animaux, pour ſignifier, ſe cacher ſous terre. Ce lapin, ce renard s’eſt terré quand il s’eſt vu pourſuivi.

On dit communément que des gens de guerre ſe ſont bien terrés, pour dire, qu’ils ſe ſont bien mis à couvert par des travaux de terre, que le feu des ennemis ne leur peut nuire.

Eteſſeu calvanier, ſ. m. Homme de journée qui entaſſe les gerbes dans la grange.

Etonné entonner, v. a. Verſer une liqueur dans un tonneau, il faut prendre garde que les futailles ſoient bonnes avant que d’y entonner le vin.

Il ſignifie auſſi, chanter le commencement, les premieres paroles d’une Hymne d’un Pſeau-