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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

présente l’unité cherchée. Nous espérons qu’on nous saura gré d’entrer ici dans quelques détails sur la marche que l’on a suivie pour arriver à ce résultat.

72. La machine destinée à mesurer le cylindre avoit été construite avec autant de soin que d’intelligence, par Fortin, l’un des artistes les plus distingués de cette ville. Sans nous arrêter à en donner la description, il suffira de dire qu’elle rend appréciable une différence égale à un deux millième ou même à un quatre millième de ligne : cette évaluation se fait au moyen d’un lévier, dont un des bras est dix fois plus court que l’autre ; le tout est tellement disposé, que les différences réelles qu’il s’agit de déterminer, occasionnant dans le plus petit bras des mouvemens égaux à ces différences, les mouvemens du plus long bras, qui sont décuples, et qui par là deviennent sensibles au moyen d’un nonius appliqué à l’extrémité de ce bras, font connoître les deux millièmes de ligne, mesurés par le jeu du bras le plus court.

Quelqu’attention que le même artiste eût apportée dans la fabrication du cylindre, la forme de ce solide se trouvoit nécessairement affectée d’une multitude de petites inégalités qui pouvoient influer sensiblement sur le résultat, si on les eut négligées ; car ici, une erreur commise sur une seule des deux dimensions du cylindre, savoir, la hauteur et le diamètre de la base, est, pour ainsi dire, une erreur cubique, et non pas seulement une erreur linéaire, comme dans la détermination d’une simple distance. Il a fallu suivre, pour ainsi dire, d’un point à l’autre la surface du corps dans tous ses écarts, et mesurer