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DE PHYSIQUE.

à l’accumulation du calorique, que l’on nomme en général capacité de chaleur.

Voici donc la manière dont on peut concevoir que l’équilibre s’établit au moyen de la répartition qui se fait entre différens corps du calorique cédé par les uns et enlevé par les autres. À mesure que le calorique s’accumule dans ceux-ci, leur affinité pour ce fluide va en diminuant : car on sait que c’est une loi générale de l’affinité, que son action s’affoiblit à proportion que le corps qui l’exerce se rapproche de son point de saturation. Le contraire arrive à l’égard des premiers corps qui cèdent de leur calorique ; leur affinité pour ce fluide va en augmentant. Or, c’est au terme où il y a équilibre entre les affinités des différens corps pour le calorique, que le système entier, considéré sous ce rapport, se trouve lui-même parvenu à l’état d’équilibre.

117. Une cause particulière influe sur la durée du passage à cet état d’équilibre : cette cause est la faculté conductrice de la chaleur, c’est-à-dire, la facilité ou la promptitude plus ou moins grande avec laquelle le calorique se propage dans l’intérieur des corps de diverses natures : par exemple, les métaux sont de très-bons conducteurs de la chaleur, tandis que le verre, la résine et autres substances semblables ne possèdent que foiblement la faculté de la conduire. L’artiste qui souffle une boule à l’extrémité d’un tube de verre, tient impunément ce tube à une distance assez petite de la partie qui est dans un état d’incandescence, tandis qu’il lui seroit impossible de supporter la chaleur qu’acquéreroit, dans le même cas, un tube de fer ou de quelqu’autre métal.