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DE PHYSIQUE.

la sagacité avec laquelle il en a saisi tous les caractères, à une époque où ce sujet étoit entièrement neuf. Pour mieux étudier la manière d’agir de ce fluide ainsi modifié, il avoit choisi une des circonstances où les phénomènes qu’il produit se montrent d’une manière plus sensible, savoir, celle où il sort d’un poêle où le bois brûle avec activité, et dont on a laissé la porte ouverte. Le calorique, dans cet état, s’élance comme un torrent à travers l’air environnant, sans s’unir avec lui et même sans l’échauffer. Si l’expérience se fait pendant l’hiver, l’observateur apercevra distinctement la vapeur de son haleine ; ce qui n’arriveroit pas au milieu d’un air échauffé, et ce qui effectivement n’a pas lieu pendant l’été, à cause de la chaleur, qui alors est réellement combinée avec l’air, et lui communique la faculté de tenir en dissolution une plus grande quantité d’eau, comme nous l’expliquerons dans la suite. Cette emission du calorique a une si forte tendance pour se faire en ligne droite, que sa direction n’est point changée par le courant d’air qui se meut constamment vers la bouche du poêle, pour remplacer celui que la chaleur intérieure a dilaté ; en vain même agite-t-on fortement l’air situé devant la porte du poêle, la marche des rayons calorifiques n’en est pas plus dérangée que celle des rayons solaires.

120. Les métaux polis réfléchissent le calorique rayonnant suivant les mêmes lois que la lumière. Si le miroir est concave, l’action du calorique se concentre à son foyer, et un morceau de soufre, placé à ce foyer, s’allume à l’instant ; cependant le miroir ne s’échauffe pas : mais si on le met en contact avec un corps chaud,

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Tome i.