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DE PHYSIQUE.

solidité ; seulement, à mesure qu’il reçoit de petites quantités additionnelles de calorique, il passe par différens degrés de dilatation, qui font varier son volume sans altérer sensiblement sa consistance.

134. Mais lorsque le calorique est accumulé dans un corps, au point de balancer assez la force de l’affinité, pour que les molécules puissent se mouvoir librement en tous sens, et céder à la plus légère pression, le corps devient liquide.

À ce terme, il se présente un phénomène remarquable, qui consiste en ce que les nouvelles quantités de calorique qui surviennent, depuis l’instant où commence la liquidité sont absorbées par le corps à mesure qu’il les reçoit et se trouvent uniquement employées à fondre de nouvelles couches ; en sorte qu’un thermomètre, placé dans la glace qui commence à se résoudre en eau, reste stationnaire au degré de zéro, jusqu’à ce que cette glace soit entièrement fondue.

135. Maintenant, si l’on suppose que le calorique continue de s’introduire dans le corps déjà parvenu à l’état de liquide, alors son effort se déploîra contre l’obstacle que lui oppose la pression de l’atmosphère ; et lorsque cet obstacle sera vaincu, le calorique entraînera avec lui les molécules du liquide, et les convertira en fluide élastique.

    agissoit pour séparer davantage les molécules, elle éprouveroit, de la part de l’affinité, une résistance qui ne seroit pas balancée par l’élasticité du calorique, puisque celle-ci perdroit plus que l’affinité ; d’où il suit que le corps doit rester à l’état de solidité, tant que l’accumulation du calorique ne passera pas un certain degré.