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DE PHYSIQUE.

On a énoncé ces différens effets par cette espèce d’axiome, que les corps sont des éponges de chaleur.

151. Plusieurs physiciens ont essayé d’expliquer, d’après les mêmes principes, le développement de chaleur qui a lieu par le frottement des corps. On considéroit ce frottement comme une espèce d’écrouissement, qui tendoit à condenser les parties sur lesquelles il agissoit, et exprimoit plus ou moins le calorique contenu dans le corps, suivant que les molécules se trouvoient plus ou moins rapprochées.

Nous allons maintenant reprendre les divers états dont nous venons d’établir la gradation d’une manière générale, pour les considérer successivement par rapport à différens corps particuliers.

Des Dilatations de divers Solides.

152. On a cherché à déterminer les dilatations de plusieurs substances solides, surtout de celles à l’égard desquelles cette détermination devenoit intéressante par la précision qui peut en résulter dans certaines opérations des arts ; ainsi l’on a trouvé que, pour chaque degré du thermomètre dit de Réaumur, le fer se dilate d’environ 1/75 000 de chacune de ses dimensions, le cuivre de 1/43 000 et le verre de 1/10 000.

153. Pour estimer la dilatation d’une des surfaces d’un solide, lorsque l’on connoît le rapport de dilatation de la substance dont il est composé, on multiplie la fraction qui représente ce rapport par le nombre de degrés dont la température a été élevée, puis l’on prend le