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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

seule observation suffit pour prouver que les indications du mercure sont celles qui approchent le plus de la vérité. Ainsi, il est à désirer que l’usage des thermomètres à mercure devienne général, puisque ce sont les seuls comparables. On n’emploieroit le thermomètre à alkohol que dans le cas où l’on voudroit faire des observations par un froid artificiel plus grand que celui de 32d, qui détermine la congélation du mercure. À l’égard de ce dernier effet, nous nous réservons à l’exposer, lorsque nous parlerons de la congélation de l’eau, qui est accompagnée de circonstances, dont le contraste avec celles que présente le mercure dans le même cas, nous ont engagés à réunir les deux phénomènes sous un même point de vue.

165. Quelques physiciens ont pensé que quand on laissoit de l’air entre la liqueur du thermomètre et le haut du tube, les dilatations de ce fluide, par l’action de la chaleur, opposoient à celles du mercure ou de l’alkohol, un obstacle qui altéroit la régularité de ces dernières. Cependant l’observation fait voir que cet obstacle est nul, et la théorie seule indique qu’il doit l’être ; car l’air ne pourroit agir, dans ce cas, sur les liquides, que comme force comprimante. Or, on sait que les liquides résistent sensiblement à la compression, et cette résistance a lieu également à toutes les températures ; et parce que les fluides, au contraire, se laissent comprimer avec beaucoup de facilité, ce sera le mercure ou l’alkohol qui forcera l’air de se contracter et de lui céder la place.

166. On trouve fréquemment dans les ouvrages des physiciens étrangers, des résultats d’observations relatives