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DE PHYSIQUE.

Si, dans la même hypothèse, la température étoit plus voisine de zéro, il pourroit encore y avoir congélation, mais seulement par rapport à une partie de l’eau ; et l’on trouveroit une infinité de cas possibles d’équilibre, en supposant que tout ce qui seroit susceptible de congélation se congelât en effet ; en sorte que l’on pourroit déterminer, à l’aide d’un calcul simple, la partie qui se congeleroit par chaque degré de température. Mais ces circonstances n’ont point lieu dans la nature, parce que les corps environnans prennent toujours leur part du calorique développé[1].

212. À l’égard de la congélation occasionnée par l’agitation de la liqueur, M. Blagden, en essayant des mouvemens de différentes espèces, est parvenu à distinguer ceux dont l’effet est le plus sûr pour commander, en quelque sorte, la réunion subite des molécules aqueuses. Il a observé qu’en général cet effet dépend d’une agitation particulière produite dans le liquide, plutôt que d’un mouvement rapide imprimé à toute la masse. Ainsi l’on réussira, en frappant légèrement avec le fond du vase la table qui le soutient, ou en froissant les parois intérieures ou le fond du même vase avec un tube ou avec une plume. Mais de tous ces excitateurs de la congélation, celui qui manque le plus rarement son effet, est un petit morceau de cire avec lequel on frotte les parois du vase, dans quelques points inférieurs au niveau de l’eau, de manière à faire

  1. Voyez le Mémoire publié par Lavoisier et Laplace, parmi ceux de l’Acad. des Sciences, 1780, p. 355 et suiv.