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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

n, o, r, s, en sorte qu’à cet égard l’eau est en équilibre entre les deux forces de l’air. Elle s’écoulera donc par les petits tubes, en vertu de son propre poids. À mesure que cette eau tombe dans la cuvette MT, il en sort une partie par le trou dont elle est percée ; mais comme elle reçoit plus qu’elle ne perd, il y a un terme où l’échancrure u se trouve obstruée, en sorte qu’il ne peut plus entrer d’air dans le vase ABC. Cependant l’eau continue de couler pendant un instant, tandis que l’air intérieur se dilate, jusqu’à ce que son ressort soit tellement affoibli, que ce qui lui en reste, joint au poids de l’eau, soit en équilibre avec la pression de l’air, à l’orifice des tubes n, o, r, s ; alors l’écoulement qui se fait par ces tubes s’arrête tout à coup. Mais la cuvette MT continuant de se vider, il arrive bientôt que l’échancrure u redevient libre, et que l’air s’introduit de nouveau dans le vase ABC, en sorte que les petits tubes recommencent à jeter de l’eau. La fontaine coule ainsi et tarit alternativement, jusqu’à ce que le vase qui fournit l’eau soit épuisé.

Des Pompes.

261. Nous nous sommes bornés à indiquer l’air en général, comme cause de l’élévation de l’eau dans les corps de pompe. Mais la manière dont la pression extérieure de ce fluide se combine avec une autre action, qu’il exerce à l’intérieur et qui dépend de son ressort, est susceptible de quelques détails d’autant plus propres à intéresser, qu’ils tendent à mieux faire connoître une des plus belles et des plus utiles productions de la mécanique.