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DE PHYSIQUE.

effets de ce double courant, en ouvrant la porte de l’appartement, et en plaçant tour à tour la flamme d’une bougie vers le bas et vers le haut de l’ouverture, on verra la flamme s’incliner d’abord en dedans, puis en dehors, et à une certaine hauteur intermédiaire, elle restera immobile.

280. La succession perpétuelle de ces deux airs, tant que l’action de la chaleur est entretenue, a fourni une explication plausible d’une espèce de vent qui souffle continuellement dans la zône torride, et qui est connue sous le nom de vent d’Est. Quelques auteurs avoient cru en trouver la cause dans l’attraction que le soleil et la lune exercent sur l’atmosphère ; mais il est prouvé que cette attraction ne peut produire dans l’air que de simples oscillations analogues à celles du flux et reflux, et presque insensibles, et non pas un mouvement sensible et uniforme dans sa direction.

L’opinion la plus générale est que le vent d’Est provient de la dilatation de l’air raréfié par l’action du soleil ; et parmi les diverses manières dont on a imaginé que cette action s’exerce, nous nous bornerons à exposer celle qui paroît la plus simple et la plus naturelle.

Le soleil, que nous supposons dans le plan de l’équateur, échauffe et raréfie très-sensiblement la partie de l’atmosphère qu’il domine. Cet air raréfié s’élève au-dessus du niveau, et, d’après la tendance qu’ont tous les fluides à reprendre leur niveau, il se répand sur les colonnes situées vers les pôles, tandis qu’un air frais, parti de ces mêmes colonnes, afflue en dessous vers l’équateur, pour remplir l’espèce de vide produit par la dilatation. Il se formera donc, dans chaque hémisphère boréal ou

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