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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

sion de 16décim. ; et la vapeur aqueuse a la même force, lorsque sa température est de 125d (C), (100d R). Or, chacune de ces deux températures diffère de 25d de celle qui répond à, l’ébullition du fluide auquel elle se rapporte, cette différence étant égale à 63d,8−38d,8 pour la vapeur de l’éther, et à 125d−100d pour la vapeur aqueuse. Nous aurons bientôt occasion d’exposer d’autres résultats qui offriront de nouvelles preuves de la sagacité du même physicien.

3. De l’Évaporation.

294. Nous voici arrivés à celui des effets de l’air, dans la connoissance duquel la marche de la physique ait été la plus tardive. On sait que l’eau exposée à découvert dans un vase diminue peu à peu de volume, et que ses molécules, à mesure qu’elles abandonnent la masse, s’élèvent dans l’atmosphère. Cet effet est connu sous le nom d’évaporation. Mais par quel mécanisme la nature le produit-elle ? Ici, les physiciens se partageoient entre différentes opinions, qui tendoient toutes à donner au feu la principale influence dans le phénomène ; soit parce que l’on confondoit l’évaporation avec la vaporisation, soit parce qu’on avoit d’ailleurs observé qu’il s’évaporoit une plus grande quantité d’eau lorsque l’air étoit plus échauffé.

295. Les uns pensoient que les molécules de l’eau, extrêmement divisées par le feu, et acquérant une augmentation considérable de surface, eu égard à leur volume, donnoient prise à l’air pour s’emparer d’elles, en les heurtant et en les enveloppant dans les contours des

petites