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DE PHYSIQUE.

variations que subissoit la température de l’air environnant, celles qui tendoient à la faire baisser étoient les plus fréquentes. Il en résultoit que l’eau renfermée dans le vase le plus profond, étant composée d’un plus grand nombre de couches depuis le fond jusqu’à la surface, suivoit plus lentement les variations de la température, et par là perdoit moins promptement la chaleur qu’elle avoit une fois acquise, et dont la présence accéléroit l’évaporation[1]. Aussi la différence dont il s’agit n’est-elle sensible qu’en plein air, et l’on a observé qu’elle étoit nulle dans des appartemens où la température n’éprouvoit que de légères variations.

304. La glace est aussi susceptible d’évaporation, mais d’autant moins qu’elle est plus froide : si quelques physiciens ont cru apercevoir le contraire, c’est probablement parce qu’ils ont fait leurs expériences par un vent très-sec, qui, en renouvelant les contacts, faisoit croître la faculté dissolvante, plus que le froid ne tendoit à la diminuer. Cependant, Musschenbroek et Wallerius ont observé que l’évaporation de l’eau augmente pendant la congélation. Mais cet effet n’est qu’instantané ; il provient de la chaleur qui se développe alors, et qui, en passant dans l’air environnant, élève sa température.

305. D’après le principe établi par les expériences de Leroi, plusieurs phénomènes, dont l’observation est familière, s’expliquent avec une grande facilité. Le seul énoncé de ces expériences fait concevoir la

  1. Novi commentar. Petropol., t. II, p, 134.