Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/354

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
303
DE PHYSIQUE.

une oreille attentive, à une petite distance de la corde, on entendra, outre le son principal, deux autres sons plus foibles, mais très-distincts ; et si l’on représente toujours le son principal par l’unité, les deux sons concomitans seront représentés, l’un par 3, et l’autre par 5 ; c’est-à-dire, que le premier étant ut, le second sera l’octave de sa quinte sol en montant, et le second la double octave de sa tierce majeure mi.

Cette expérience réussit de même avec un violon, lorsqu’on passe l’archet sur la grosse corde, à une petite distance du chevalet, dans une direction bien perpendiculaire à la corde, comme pour tirer un son plein et nettement prononcé. On peut à volonté laisser subsister ou supprimer les trois autres cordes, qui ne contribuent en rien à l’effet.

On entend aussi l’octave 2 et même la double octave 4 du son principal ; mais il faut plus d’attention pour les distinguer, parce que les sons placés à l’octave l’un de l’autre, approchent beaucoup plus de se confondre pour l’oreille.

Nous avons donc la suite 1, 2, 3, 4, 5 qui représente les différens sons sensibles pour l’oreille, dont est composée l’harmonie d’un seul son.

Mais une autre expérience nous porte à croire que ce ne sont ici que les premiers termes de la véritable série qui s’étend indéfiniment. Car, si à côté d’une première corde on en dispose d’autres, dont les nombres de vibrations, qui répondent à une seule vibration de la première, soient 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, etc. ; et si l’on fait résonner la première corde seule, toutes les autres frémiront et résonneront en même temps, quoique beau-