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DE PHYSIQUE.

pale. Mais ni l’observation, ni le calcul n’indiquent cette soudivision de la corde génératrice. Tout ce que l’on peut conclure des expériences citées, c’est que les vibrations d’une corde sonore ont la propriété d’exciter dans l’air, non-seulement des vibrations du même ordre, mais d’autres vibrations de différens ordres plus élevés, analogues à celles que les harmoniques y produiroient, si chacun d’eux étoit rendu par une corde distincte.

On pourroit croire encore que, quand on emploie une seule corde, la résonnance des harmoniques provient des corps environnans, dont les fibres se trouvent à leur unisson ; par exemple, de celles du bois même sur lequel la corde est tendue, et avec lesquelles cette corde est censée communiquer ; en sorte que celle-ci commenceroit à agir sur les fibres dont il s’agit, et que ces fibres, à leur tour, produiroient dans l’air les vibrations analogues à la résonnance des harmoniques. Mais nous avons fait l’expérience en plein air, et de manière que les points d’attache n’avoient aucune élasticité sensible, et nous avons entendu encore la résonnance des premiers harmoniques ; d’où il faut conclure que la corde a, par elle-même, la propriété d’exciter dans l’air les vibrations qui les produisent, et que ce sont ces vibrations qui font ensuite frémir et résonner les corps environnans.

356. En partant des faits que nous venons d’exposer, on conçoit pourquoi, lorsqu’on chante dans un lieu où il se trouve des corps susceptibles de rendre des sons appréciables, comme des vases de verre ou de métal, chacun de ces corps résonne, lorsque la voix fait en-

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