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DE PHYSIQUE.

rentes couches seront synchrones, c’est-à-dire, qu’elles commenceront et finiront toutes en même temps, sans quoi elles ne pourroient former un son.

Tandis que les différentes couches auront un mouvement progressif vers le fond, la couche qui étoit à l’orifice entrera dans le tuyau, où elle condensera la couche voisine, et ainsi de suite, de manière que la condensation ira toujours en croissant jusqu’au fond, où elle sera la plus grande, parce qu’elle résultera du concours de toutes les actions des couches postérieures. Dans le retour vers l’orifice, il sortira, au contraire, du tuyau une petite portion de l’air qui y étoit renfermé pendant l’état de repos, et les différentes couches subiront de petites dilatations qui iront en diminuant depuis le fond ; d’où l’on voit que l’air situé à l’orifice ne sera ni condensé ni dilaté, mais conservera la même densité que l’air environnant.

365. Voilà ce qui a lieu pour les tuyaux bouchés par un bout. Il s’agit maintenant d’appliquer cette hypothèse aux vibrations de l’air dans un tuyau ouvert par les deux bouts. Or, la seule idée qui s’accorde avec les lois de la mécanique et avec l’observation, consiste à supposer, par la pensée, que le tuyau soit divisé en deux moitiés à l’aide d’une cloison, comme s’il étoit composé de deux tuyaux bouchés d’un côté et réunis par leur fond, et que tout se passât dans chacun d’eux conformément à l’hypothèse précédente. Il en résulte que la couche d’air située à l’endroit de la cloison, ou, pour mieux dire, qui en fait l’office, sera immobile, et que toutes les autres couches feront des oscillations qui iront de part et d’autre en croissant, suivant la loi que nous avons exposée.