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DE PHYSIQUE.

formera, vers le milieu de cette sphère, un vide qui aura lui-même la figure sphérique. Chaque molécule située dans une des couches intermédiaires entre ce vide et la dernière couche sera, par rapport aux couches situées en dessous, dans le cas d’une molécule placée à la surface d’une sphère creuse, et elle sera, par rapport aux couches situées en dessus, dans le cas d’une molécule située à l’intérieur d’une sphère creuse ; d’où l’on voit que l’action des premières couches continuera de la solliciter à fuir le centre, tandis que l’action des autres couches, pour l’en empêcher, sera nulle ; et ainsi tout le fluide qui occupoit d’abord la sphère, en sortira ; et il se répandroit indéfiniment dans l’espace, s’il n’étoit arrêté par le contact de l’air environnant qui, étant d’une nature idio-électrique, refusera de s’unir avec lui, et le tiendra appliqué et condensé autour de la sphère, sous la forme d’une couche très-mince.

Puisque l’équilibre ne pourroit subsister, il ne pourra s’établir, et ainsi il n’y a pour le fluide libre, appartenant à un corps conducteur, d’autre manière de se distribuer qui s’accorde avec la loi de la répulsion des molécules, qu’en se répandant sur la surface de ce corps.

L’expérience vient à l’appui de cette théorie. Vous prenez une sphère creuse de métal, à laquelle on ait pratiqué une ouverture circulaire de 2 ou 3 centimètres de largeur, et après l’avoir placée sur un isoloir, vous la mettez en communication avec un conducteur que vous électrisez. Vous pouvez même, pour éviter le soupçon de favoriser davantage la surface intérieure qui ne