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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

qu’il y est maintenu par la résistance de l’air environnant. Mais quoique la nature des corps n’entre pour rien dans le rapport suivant lequel le fluide électrique se distribue entre eux, elle influe sur le temps qu’exige le partage, en sorte que les facultés conductrices varient selon les différentes qualités des substances. Les métaux, par exemple, le transmettent beaucoup plus rapidement que le bois et le papier ; et à cet égard, comme à plusieurs autres, la manière d’agir du fluide électrique se rapproche de celle du calorique. Si donc l’on met en contact un corps conducteur électrisé, avec un second corps pareillement conducteur, qui soit à l’état naturel, il y aura, dans la transmission du fluide de l’un à l’autre, un terme, passé lequel le premier cessera de communiquer, et l’autre de recevoir ; et ce terme sera plus ou moins éloigné, suivant que le corps qui reçoit sera plus ou moins susceptible de conduire le fluide. Mais la différence ne portera que sur la durée de la communication, qui se fera toujours sans aucune préférence pour un corps plutôt que pour l’autre, quant à la quantité de fluide communiquée ou reçue.

398. Il étoit naturel, pour prouver par l’expérience ce défaut d’affinité du fluide électrique par rapport aux différens corps, de choisir le cas le plus simple, qui est celui où les corps étant semblables par leur forme, sont de plus égaux en surface. Mais Coulomb, après avoir établi de cette manière le principe dont il s’agit, a étendu ses recherches à des corps dont les surfaces étoient différentes, en supposant toujours que la forme fut sphérique. Pour mieux concevoir les résultats auxquels il est parvenu, il faut considérer que quand on met un