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DE PHYSIQUE.

c’est en vertu de la lenteur avec laquelle le fluide franchit les intervalles entre ces dernières molécules, que la densité électrique du corps qui repose sur le support n’éprouve que des pertes insensibles, dans un espace de temps plus ou moins limité. Or, en donnant plus de longueur au support, on augmente le nombre des intervalles que le fluide est obligé de parcourir avant d’arriver aux corps environnans. De là il suit qu’étant donnée la longueur du support qui isole, aussi complétement qu’il soit nécessaire, un corps dont la densité est pareillement donnée, si l’on veut employer un autre corps chargé d’un fluide plus dense, on pourra obtenir un isolement aussi parfait que le premier, en prenant un plus long support. Coulomb a trouvé que l’état de l’air étant le même, les longueurs des supports devoient être comme les carrés des densités électriques. Ainsi, pour un second corps d’une densité double de celle du premier, il faut un support quatre fois plus long que celui qui isoloit le premier corps.

Des Attractions et Répulsions Électriques.

403. Les attractions et répulsions électriques sont un des sujets dont les physiciens se soient le plus occupés, et qui ait le plus embarrassé ceux qui ont essayé de ramener à l’action d’un seul fluide deux effets diamétralement opposés, et qui souvent se succèdent rapidement l’un à l’autre dans un même corps. Mais si l’on admet ici les actions combinées de deux fluides, la théorie devient d’une simplicité si heureuse, que le seul énoncé de l’hypothèse semble être une explication abrégée des phénomènes.