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DE PHYSIQUE.

ter sur elle, et qu’elle transmettra aux corps environnans, après quoi elle recommencera aussitôt à soutirer de nouveau fluide, si l’on continue de charger le conducteur.

Or, un corps arrondi peut être comparé à un faisceau d’aiguilles, qui n’exerce qu’une foible action pour dépouiller le conducteur de son électricité ; tandis qu’un corps terminé en pointe soutire puissamment cette électricité, par une action semblable à celle de l’aiguille isolée dont nous venons de parler.

418. On a observé aussi qu’un conducteur, sur lequel on a fixé une aiguille, présente, en quelque sorte, l’effet inverse du précédent. Le fluide électrique, dans ce cas, est lancé rapidement par la pointe de l’aiguille à mesure qu’il arrive au conducteur. On expliquera cet effet de la même manière, en supposant d’abord plusieurs aiguilles attachées au conducteur, et en considérant que les forces répulsives mutuelles des portions de fluide répandues dans ces aiguilles, balancent l’action du conducteur pour chasser son propre fluide vers leurs extrémités. Or, on peut substituer, par la pensée, à une partie quelconque d’un conducteur arrondi, un faisceau d’aiguilles qui agissent les unes sur les autres de la manière que nous venons de le dire. Maintenant, qu’une seule aiguille dépasse les autres, ce qui est le cas d’un conducteur terminé en pointe, cette aiguille isolée se trouvera débarrassée de toutes les actions répulsives qu’exerceroient sur elle d’autres aiguilles voisines, pour empêcher le conducteur de repousser une partie de son propre fluide vers l’extrémité de la même aiguille ; et comme cette partie de