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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

arrive assez souvent qu’il y répand une odeur analogue à celle de l’ail ou du phosphore. Cette odeur devient surtout sensible, lorsqu’on s’approche d’une aigrette lumineuse qui s’élance d’un corps aigu fixé sur le conducteur de la machine.

De l’Expérience de Leyde.

425. Nous voici arrivés à l’explication d’un des faits les plus importans qui aient été découverts, relativement à l’électricité : c’est celui qui est connu sous le nom d’expérience de Leyde. Quelques-uns attribuent cette découverte à Cunéus, d’autres à Musschenbroek, qui en fit part aussitôt à Réaumur. Jamais la nouvelle d’un événement extraordinaire n’excita une sensation plus générale. Il n’y eut personne qui ne voulût se faire électriser ; c’étoit l’expression dont on se servoit, et qui s’est perpétuée, comme si la singularité de l’expérience avoit fait oublier qu’il y avoit beaucoup d’autres manières d’électriser un corps. L’intérêt même fit des physiciens qui étaloient des machines électriques sur les places, et, pour la première fois, la multitude courut y admirer des merveilles au lieu de prestiges.

Voici d’abord la manière ordinaire dont se fait l’expérience : on a une bouteille de verre ag (fig. 40), dont la surface extérieure est recouverte d’une feuille d’étain battu, jusqu’à une certaine hauteur cd. L’intérieur est rempli, jusqu’à la même hauteur, de menu plomb ou de feuilles minces de cuivre. Dans l’explication que nous donnerons des effets de la bouteille, nous considérerons cette matière intérieure, comme tenant lieu d’une garniture semblable à celle qui est appliquée sur la surface