Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
387
DE PHYSIQUE.

dont il s’agit. Ainsi, il y aura une portion excédente de fluide V, qui ne sera maintenue que par la résistance de l’air environnant.

Nous pouvons donc imaginer que le fluide V soit composé d’une portion U, qui est retenue le long de in par l’attraction de R, et d’une autre portion u, dont les molécules ne trouvent d’obstacle à l’effet de leur répulsion mutuelle, que dans la résistance de l’air[1].

Si l’on continue d’électriser le conducteur D, la quantité de fluide dont V s’accroîtra, déterminera la décomposition d’une nouvelle portion du fluide naturel contenu dans les corps en communication avec ox ; mais en même temps l’attraction du fluide R, devenu plus abondant, s’accroîtra à l’égard de chaque nouvelle molécule v′ qui tend à s’échapper, ce qui exigera que la quantité u de fluide vitré, employée à compenser la distance, augmente de son côté, et il y aura un terme où le fluide u n’aura plus que la force nécessaire pour balancer la résistance de l’air. Passé cette limite, si l’on poursuit l’électrisation, toutes les nouvelles molécules de fluide que le conducteur D fournira, s’échapperont successivement, c’est-à-dire, que la lame de verre se trouvera parvenue à son point de saturation ; car on voit bien qu’alors il ne pourra plus rien se dégager des corps en communication avec ox, parce qu’autant la force de V agiroit pour repousser, par exemple, une molécule de fluide vitré qui sortiroit de

  1. Il est visible que la quantité de fluide U sera toujours moindre que la quantité de fluide R, comme cette dernière est moindre que celle qui est renfermée dans V ou dans U+u.
B b 2