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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

de verre, terminé à sa partie supérieure par un godet de bois, dont le fond a 7 ou 8 millimètres d’épaisseur, et dans lequel on a versé de l’eau. Ce liquide passe à travers les pores du fond, et tombe par gouttes dans l’intérieur du tube. On substitue à celui-ci un autre tube garni en haut d’un flacon de cristal, auquel un morceau de cuir de buffle sert de fond, et qui est rempli de mercure jusqu’à la hauteur de deux doigts. Dès les premiers coups de piston, on aperçoit dans le tube le mercure qui tombe sous la forme d’une pluie argentée.

9. On peut démontrer la même propriété au moyen d’une expérience simple et intéressante, faite sur une pierre dont Newton a parlé au sujet de cette même propriété, parce qu’elle donne lieu à un phénomène particulier de lumière[1].

Cette pierre est du genre de celles que l’on nomme agathes, qui sont demi-transparentes, et assez dures pour étinceler par le choc du briquet. On lui a donné le nom particulier d’hydrophane. Lorsqu’on l’a plongée dans l’eau, on voit s’élever de sa surface des files nombreuses de petites bulles d’air, qui se succèdent sans interruption. Cet air qui occupoit les pores de la pierre, en est délogé par l’eau qui le remplace ; en même temps, la pierre acquiert un nouveau degré de transparence ; et si on la pèse d’abord avant l’expérience, et de nouveau après l’expérience, on trouve que son poids est augmenté d’une quantité sensible. Nous expliquerons la cause physique de la transparence acquise par l’hydrophane, lorsque nous parlerons des phénomènes

  1. Optice lucis, pars tertia, propos. tertia.