Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

cule d’un corps une certaine vîtesse. On suppose, dans ce cas, que toutes les particules reçoivent la même vîtesse, et l’effet de la force a pour mesure la vîtesse prise autant de fois qu’il y a de particules dans le corps ; ou, pour abréger, sa mesure est le produit de la masse par la vîtesse. Ce produit est ce qu’on appelle la quantité de mouvement d’un corps.

De l’Inertie.


23. Tous les corps persévèrent d’eux-mêmes dans leur état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite ; en sorte qu’un corps en repos ne peut se mouvoir sans y être sollicité par quelque force, et que de même le mouvement rectiligne uniforme d’un corps ne peut être détruit ou changé sans l’action d’une cause étrangère.

Il suit de là que quand un corps se meut d’un mouvement accéléré ou retardé, on doit supposer l’action d’une force qui intervient à chaque instant pour occasionner une variation dans la vîtesse qui, sans cela, seroit uniforme.

24. Ce que nous venons de dire n’est qu’une manière différente d’énoncer qu’un corps ne peut se donner de mouvement à lui-même, ni rien s’ôter de celui qu’il avoit déjà. On a appelé inertie, ce défaut d’aptitude qu’ont les corps pour apporter d’eux-mêmes un changement dans leur état actuel. Or, on sait qu’un corps, dont l’état vient à changer par l’action d’une force étrangère, ne se prête à cet effet qu’en altérant lui-même l’état de cette force, c’est-à-dire, en lui enlevant une partie de