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DE PHYSIQUE.

tous les corps liquides, au moins à en juger par la résistance qu’ils opposent à la compression, ainsi que nous le dirons en parlant de l’eau ; mais le passage à l’état gazeux détermine, dans tous les corps qui l’ont subi, une vertu élastique si marquée et si générale, qu’ils en ont reçu le nom de fluides élastiques. Les molécules de ces fluides sont comme autant de petits ressorts qui se bandent, lorsqu’une cause quelconque agit pour resserrer une masse de l’un de ces mêmes fluides dans un espace plus étroit que celui qu’elle occupoit, et qui ensuite se rétablissent lorsque la compression cessant d’avoir lieu, la masse de fluide reprend, en se dilatant, la place qu’elle avoit cédée.

35. La plupart des physiciens qui ont essayé de donner une théorie de l’élasticité, ont surtout considéré que quand on bande un corps élastique, par exemple un arc, les particules situées du côté convexe s’éloignent les unes des autres, tandis que celles qui sont du côté concave se rapprochent. Mais de toutes les causes dont on a fait dépendre le rétablissement du corps dans son premier état, telles que l’attraction, la résistance d’une matière subtile particulière, disséminée entre les molécules du corps, l’action du calorique, il n’en est aucune qui conduise à une explication satisfaisante du phénomène.

36. C’est à l’élasticité que nous devons une grande partie des services que nous rend le fer converti en acier et travaillé par les arts. C’est d’elle qu’empruntent leur force les ressorts en spirale qui animent les montres et autres machines destinées à nous donner la mesure du temps. Mais ici l’affoiblissement du res-