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DE PHYSIQUE.

deux faisceaux de lames d’acier, que l’on a d’abord aimantées séparément, et que l’on a ensuite réunies de manière que, dans chaque faisceau, elles fussent contiguës par les pôles de même nom. Coulomb a fait exécuter de ces aimants qui pesoient environ dix kilogrammes ou vingt livres, et dont la force étoit équivalente à un poids d’environ cinquante kilogrammes ou cent livres[1]. Dans les petits aimants, le rapport s’accroît entre le poids de l’assemblage et celui de la charge. Ingen-Housz cite un de ces derniers qui portoit plus de cent fois son propre poids, et ajoute que M. Knigt lui avoit dit qu’on pouvoit aller beaucoup au delà[2].

Nous placerons ici quelques détails sur les armures des aimants et sur la communication du magnétisme.

576. Les armures sont des lames de fer mou que l’on applique contre les aimants aux endroits des pôles, et qui contribuent, soit à en conserver la vertu, soit même à l’augmenter. Avant d’armer un aimant, on le taille en parallélipipède rectangle PS (fig. 77), de manière que si l’on conçoit un plan qui passe à égale distance de deux faces opposées parallélement à ces mêmes faces, les deux moitiés interceptées par ce plan seront dans deux états différens de magnétisme, comme celles d’un barreau aimanté. Chaque armure fh ou f′h′ a la forme d’une équerre dont une des branches f, f′, qui est

  1. Mém. de l’Acad. des Sc. ; 1789, p. 505.
  2. Nouv. Expér. et Observ. sur divers objets de Physique, t. I, p. 329.