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DE PHYSIQUE.

l’avantage qu’ont les armures, d’ajouter un nouveau degré d’activité à la force que les aimants ont reçue de la nature.

La jambe de l’armure doit être d’une certaine épaisseur, que l’on ne pourroit ni diminuer ni augmenter sans inconvénient ; car si elle se trouvoit tellement mince, que le pôle adjacent de l’aimant fut capable d’y attirer une nouvelle quantité de fluide, dans le cas où elle seroit plus épaisse, elle ne produiroit pas tout son effet. D’une autre part, si son épaisseur excédoit de beaucoup la limite jusqu’à laquelle peut s’étendre le fluide attiré par le pôle voisin, l’autre fluide repoussé par le même pôle, passant en partie dans le reste de l’épaisseur, y produiroit un magnétisme semblable à celui du même pôle, et dont la réaction sur ce pôle s’opposeroit à l’effet principal. Il y a donc un certain degré d’épaisseur qui donne, relativement à la jambe de l’armure, le maximum de magnétisme contraire à celui du pôle adjacent, et pour le pied, le maximum de magnétisme semblable à celui du même pôle. L’artiste qui veut diriger la construction de l’armure vers la plus grande perfection de l’aimant, doit chercher ce degré, auquel on ne peut arriver que par tâtonnement.

4. Du Magnétisme du Globe terrestre.

577. Les phénomènes naturels du magnétisme, comparés à ceux de l’électricité, présentent une des différences les plus tranchées entre les modifications des fluides qui