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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

de position, et de figure. À Paris, la déclinaison étoit nulle en 1666 ; le 12 floréal, an 10, c’est-à-dire, 136 ans après cette première époque, Bouvard l’a trouvée de 22d 3′ vers l’Ouest.

583. Il arrive aussi quelquefois que la déclinaison subit des interruptions, en sorte que l’aiguille reste sensiblement stationnaire pendant un certain temps : par exemple, l’aiguille ne fit aucun mouvement, à Paris, depuis 1720 jusqu’en 1724, et durant cet intervalle, elle se tint constamment à 13d du méridien.

584. L’observation prouve encore que les variations de la déclinaison comparées entre elles, à divers points du globe, suivent des rapports différens. Mais un fait très-digne d’attention, est celui qui a été remarqué par le célèbre Hallé, à la simple inspection de la table de déclinaison publiée par Van-Swinden, auquel ce même fait avoit échappé. Dans cette table, on distingue trois endroits où l’aiguille a subi les plus grandes déclinaisons, et qui sont situés : 1°. au milieu de la mer des Indes, à 10 et 15d de latitude méridionale, et à 82d et 87d de longitude orientale, en partant de l’île de Fer ; dans cet endroit, la variation a été de 11d à 11d 15′ depuis 1700 jusqu’à 1756 ; 2°. dans l’Océan Ethiopique, depuis 5d de latitude septentrionale jusqu’à 20d ou 25d de latitude méridionale, et dans l’intervalle de 10, 15 et 20d de longitude orientale ; la variation relative à cette localité a été, entre les mêmes époques, de 10d à 10d 45′, principalement sous la ligne et dans l’étendue de 5d vers le Sud ; 3°. à 50d de latitude septentrionale, et entre 17d de longitude orientale et 10d de longitude occidentale. On a eu, dans cet endroit,