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DE PHYSIQUE.

celles qu’exercent les molécules qui le composent. Ce fait une fois biens établi, par rapport à tous les corps terrestres, remplaceroit avantageusement l’hypothèse d’un noyau magnétique particulier, qui a l’air d’avoir été imaginée par les physiciens, plutôt pour donner un support à leurs conceptions, que pour représenter la nature.

Nous remarquerons ici que M. Prevost avoit déjà avancé qu’il n’étoit pas nécessaire de recourir à un noyau particulier, pour expliquer le magnétisme naturel. Il suffit, suivant ce célèbre physicien, que la décomposition du fluide magnétique, qui ne se fait que dans l’intérieur du fer, par les moyens que nous avons à notre disposition, puisse avoir lieu même hors de ce métal par des causes naturelles plus puissantes que les agens de l’art, et dont l’influence permanente maintiendroit les deux pôles du globe dans deux états de magnétisme opposé[1].

596. Dans l’hypothèse où tous les corps jouiroient de la propriété magnétique, soit par eux-mêmes, soit en vertu des molécules de fer disséminées dans leur intérieur, les actions qui dépendroient de cette propriété seroient nécessairement variables suivant les différentes natures de ces corps, et il semble qu’il devroit en résulter le même effet que dans la supposition faite par Æpinus, d’une distribution inégale du fluide magnétique, relativement au noyau que ce savant supposoit placé au centre de notre globe. Ainsi, on concevroit

  1. De l’Origine des forces magnétiques, p. 200 et suiv.